1 – La conscience de son corps

Il y a 8 ans, j’écrivais ceci :

Il faut que je bouge tous les jours.

Je ne parle même pas d’objectif à tenir ou de poids à perdre. Non, je parle de cette poignante sensation, lorsque je me meus, de « rouler ». Quand je marche, aucun souci, mises à part les douleurs arthrosiques, mais quand je suis assise ou allongée, c’est une autre histoire. Pour la première fois, je ressens ces boudins qui flottent autour de moi. Des boudins de graisse bien compacte, qui donnent l’impression que je suis une knacki géante qui vient de sortir de l’eau bouillante.

Je me demandais à quel moment je réagirais, à quel moment je me dirais « stop », regarde ce que tu te fais subir. Et hier soir, c’est la première fois que je me suis fait pitié, réellement. Je ne sais pas si c’est dû aux reportages sur deux obèses que nous avons regardés avec mon mari (sans doute cela a-t-il accru mon ressenti), parce que finalement, ça fait plusieurs jours que je me sens « mal ». Un mal être différent des autres. Avant même de monter sur la balance. L’impression d’avoir franchi la ligne. Mais laquelle au juste ?

J’ai tellement de questionnements, tellement de réponses absentes, aucune certitude et pourtant beaucoup de signaux d’alarme qui me font réagir…

Enfin, je vous disais donc, le lundi, c’est juste dance. Plus précisément, ce lundi, car je vais me laisser une petite latitude pendant ce mois de janvier, comme une période d’observation. Ainsi, pas de programme bien défini de sport, je pratique ce qui me fait envie sur le moment, je note les détails de ma séance, et j’aviserai plus tard. Vous savez pourquoi ? Simplement parce que je suis la championne du « démarrage du lundi », du « renouveau de l’année », du « top départ maintenant on fait tout bien comme il faut et on se loupe sur rien : je bois 1,5 l. d’eau, je dors 8 heures, je mange équilibré et je fais 45 mn de sport quotidiennement ». Et au moindre obstacle, au moindre petit contretemps, je considère mes efforts anéantis et je lâche doucement l’affaire.

Dès l’échauffement, j’ai compris que j’avais beaucoup de chemin à parcourir pour retrouver ma forme d’il y a pourtant pas si longtemps. Mes bras étaient douloureux, ne supportaient pas de mouvements en l’air de plus d’une minute, bref, reprise en douceur mais moralement pas terrible.

Cette sensation dont je parlais à l’époque, je l’ai ressentie à nouveau fin 2020, dès le début du mois de décembre. Le déclencheur, comme à chaque fois.

Un déclencheur, qui met le feu aux poudres, mais ne garantit aucunement que la maison explosera bien, et les kilos à dézinguer avec.

Cette sensation d’extrême lourdeur, de fatigue, quand on s’extirpe d’un canapé. Ce roulis lorsque l’on essaie de marcher vite, ce boitillement parce qu’un genou peine à porter la structure.

Cette sensation de peser du plomb plutôt que de la chair, de la peau et des organes (et un peu d’eau, aussi). D’avoir soi et le monde entier à tracter dès que l’on bouge.

Cette sensation, lorsque je me déleste de mes premiers kilos, elle disparaît aussitôt, quel que soit mon poids de départ au moment de la prise de conscience. Serait-ce psychologique ? Pas seulement, je le sais bien, mais avec le recul, je pense qu’il y a un peu de ça quand même.

Le pouvoir du cerveau, bien plus étendu qu’on ne pourrait le croire… alors, la question à peut-être se poser après les quatre déjà en cours de gestation, ce serait de savoir ce que nous décidons de faire dudit pouvoir, face à cette obésité que l’on souhaite vaincre ?

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