5 – 2°) Qu’est-ce que j’ai à perdre en maigrissant, en devenant mince ? (Février 2021)

Réfléchir à ce qui pourrait m’influencer inconsciemment à rester grosse m’a bien fait avancer sur le sujet. Des décisions ont été prises, et des actes concrets découleront sûrement des démarches que j’ai entreprises depuis.

A cette deuxième question, les réponses ont été moins longues à venir, mais elles me sont apparues de manière moins construite, plus comme des flashes, que je vais dérouler dans un second temps ici-même.

Me vider de ma substance.
Avoir la peau qui tombe.
Ne plus me reconnaître.
Qu’on ne me reconnaisse plus.
Un but dans la vie ?
Mon histoire.
Une représentation de ma souffrance.
Ma sécurité.
Ma moustache !
Mes seins.

A aucun moment, les problèmes de santé, les regards appuyés ou le stress de consulter un médecin ne m’ont effleuré l’esprit. Et pourtant, c’est clairement ce qui peut me peser au quotidien aujourd’hui, même si je travaille également sur ces aspects-là.

Me vider de ma substance… comme si je pouvais perdre ce qui me compose, mon intelligence, mon amour, ma sensibilité. Devenir quelqu’un d’autre. Epuiser mon énergie, mon inspiration, mon imagination.

Avoir la peau qui tombe… devenir un ballon de baudruche crevé, fripé, laid. Que ce ventre tablier qui est déjà le mien aujourd’hui ne devienne plus qu’un drap d’épiderme flasque et encombrant.

Ne plus me reconnaître… en dépit du regard objectif et conscient que je porte sur mon corps d’aujourd’hui, devoir réapprendre à me reconnaître dans un miroir, une vitrine de magasin ou encore, sur une photo. Tout réapprendre.

Que l’on ne me reconnaisse plus… croiser des gens et que leur regard me passe dessus, sans s’arrêter sur celle que je serais devenue. Et en même temps, en écrivant ces lignes, je me trouve bien présomptueuse à imaginer me délester de suffisamment de poids pour que ce genre de situation se produise.

Un but dans la vie… ce qui entre en résonnance d’un bon nombre de réflexions qui m’assaillent lorsque je parcours la blogosphère régimeuse ou Connect sur WW. Toutes ces vies ou ces grands pans de vie consacrés, concentrés sur un seul et même objectif : la perte de poids.

Mon histoire… mon poids me définit-il aujourd’hui ? Est-il le symptôme d’une enfance meurtrie, d’une adolescence dissolue et d’une vie d’adulte marquée par les épreuves ? Si j’abandonne les kilos qui se sont amassés au fil des compulsions, mécanisme de défense personnel contre les agressions extérieures, ne serait-ce pas un coup de gomme sur ce qui m’a forgée comme je suis ?

Une représentation de ma souffrance… le témoin visible de ce qui m’a heurtée, blessée profondément, de ce que je n’ai pas su gérer, ingurgiter autrement que par la nourriture. Le châtiment que je pouvais alors m’infliger, en plus d’une protection solide offerte à mon enfant intérieure.

Ma sécurité… devenir plus frêle, fragile, me défaire d’une carapace qui me permet de laisser pleurer celle qui en a besoin sans qu’on l’entendre. Me remettre sur le devant de la scène, rejoindre les normaux, attirants, séduisants.

Ma moustache… seul trait d’humour de la liste, qui reste une réalité, surtout depuis que j’ai appris que le combo obésité/ménopause était responsable de son accentuation ces derniers mois. D’origine latine, j’ai le poil foncé et dru, mais je ne complexais pas du tout sur le léger duvet qui m’accompagne depuis toujours au-dessus des lèvres. Aujourd’hui, c’est différent, ça (me) saute aux yeux, et me dérange. Adepte du naturel, je ne ferai rien de spécial sur le sujet en dehors de mon odyssée.

Mes seins… ces poches déjà bien malmenées par les grossesses, les allaitements et la prise de poids, qui vont fondre comme neige au soleil, alors qu’ils sont, avec mes yeux, l’un des atouts qui me plaisent particulièrement chez moi. Mincir, c’est aussi renoncer à l’une des rares choses de mon physique que j’apprécie vraiment.

En écrivant puis relisant l’ensemble, je m’aperçois que rien n’est insurmontable dans cette liste, sur le plan psy. Je peux tout travailler, ça prendra du temps pour certaines idées, mais tout est accessible, même le dernier point, soit par l’acceptation, soit par une solution chirurgicale.

Je me donne le temps de surmonter ces peurs, de trouver des réponses ou des pistes de réflexion pour éradiquer certaines craintes. J’ai confiance.

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