9 – 4°) Sur une balance, est-ce que je serais gagnante en maigrissant, ou non ? (Février 2021)

La voilà enfin, la question qui fâche. La question qui pose question.

Lorsque je me la suis reposée, la réponse était assez claire : difficile de répondre.

La plupart des personnes engagées dans un parcours d’amincissement lèveront les yeux au ciel ou ne comprendront pas, mais jusqu’à il y a peu, la réponse était en effet compliquée à faire émerger.

Dans le fond, tout au fond de moi, il existe une notion d’identité à perdre et d’inconnu à accueillir. Les deux choses qui me terrifient aujourd’hui.

Si j’ai réussi à mettre en lumière que j’aimais par-dessus tout « créer », je suis également une vraie trouillarde face aux changements. « On sait ce qu’on perd, pas ce qu’on gagne » m’a longtemps accompagnée dans mes parcours.

Quand on a peur des changements, donc, que l’on est en insécurité permanente, sans cesse sur le qui vive, des aléas de la vie, des trahisons et revirements de proches, de l’Univers qui place sur notre chemin ses épreuves censés nous rendre plus forts… comment faire ?

Evidemment, d’un point de vue mathématique, logique, je serai gagnante. Mais à quel prix ?

Grâce aux échanges sur Connect, le forum intégré à l’application Weight Watchers, j’ai réussi à travailler dessus après avoir posté des vidéos reprenant les éléments de réponse aux trois premières questions.

Je suis prête.

Je suis prête parce qu’à ma juste place, là, maintenant. C’est le moment.

Je sais que je devrai lutter contre moi-même, ardemment, puissamment, pour ne pas abandonner, pour chasser mes vieux démons et leur montrer que je ne suis plus celle qui se laisse dévorer par leurs crocs aiguisés, pour garder la tête haute et hors de l’eau, pour continuer à voir le bon en moi, et pas ce que mes yeux verraient comme mauvais, pour y croire, encore, coûte que coûte, et quels que soient les freins que je rencontrerai.

Lutter pour parler avec ma petite fille intérieure, à différents âges, afin de l’apaiser, de lui montrer que tout va bien, que tout va aller, que ça ira, promis. Pour parler à l’enfant délaissée, humiliée, livrée toute nue à la vie, sans outil, ni bagage. Pour parler à la jeune femme qui s’est trompée, qui a renoncé ou bifurqué, uniquement par peur, par terreur, même. Pour parler à l’amante qui vivait sa sexualité comme une arme, un pouvoir, un exutoire, une manière de posséder l’autre, afin qu’on ne la possède pas en retour. Pour parler à la mère, qui va devoir affronter à nouveau l’abandon, en dépit de tous ses efforts pour garder sa nichée intacte, et vivre dans le silence de son cœur et de sa maison. Pour parler à l’être humain qui peine à trouver un sens à ses choix passés ou une direction dans laquelle aller aujourd’hui.

Mais je suis prête.

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